Histoire 4

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Pierre Baeriswyl dans le Jura

VIVRE LA NATURE AVEC SKAMPYPICTURES

un blog pour s’immerger dans la nature

Rester à la maison bien au chaud, ça va un moment… mais pas trop longtemps. Comme disait ma fille pendant son exposé d’anglais présentant sa famille: «my dad doesn’t like to do nothing». Et c’est vrai!

Dès que j’ai un instant pour moi, je prends mon sac photo et je pars m’évader dans la nature. Quel bien ça fait! C’est mon truc :-)

Étymologie grecque du mot «Photographie»: Le préfixe «Photo», «lumière» et le suffixe «-graphie», peindre. Donc PEINDRE avec la LUMIÈRE.

Levé de soleil, coucher de soleil, eau en mouvement, animaux…, tout est sujet à de belles images. Couleur, Noir & Blanc, la photographie est un art intemporel. Comme Obélix et la potion magique, je suis aussi tombé dedans très jeune.

Êtes-vous prêt à quitter la maison aux aurores? Prêt à affronter les conditions météorologiques? Prêt à attendre des heures, camouflé sous un filet? Prêt à pister les traces d’animaux?

Votre avantage par rapport à moi? Votre voyage est virtuel, vous pouvez le faire bien au chaud sur votre canapé, quand bon vous semble. C’est-y pas cool?

Le but de ce blog est de vous emmener au cœur de la nature. Alors c’est parti…

Pierre Baeriswyl pour skampypictures

Si ce blog vous interpelle, n’hésitez pas à en parler à vos amis(es). Merci d’avance


HISTOIRE 4 - « LICORNE, mythe ou réalité - Sortie dans le Parc Jura Vaudois - La Dôle »

Novembre - décembre 2023 - Photos et vidéos

« …et tout d’un coup, le mythe devint réalité. Elle me regardait droit dans les yeux, un vrai face-à-face - regards croisés… »

Cette quatrième histoire nous emmène sur les sommets du Parc Jura Vaudois, et plus précisément du côté de la Dôle.

La Dôle est un sommet situé dans le sud-ouest du Jura vaudois en Suisse, culminant à 1677 mètres d’altitude. C'est après le Mont Tendre, le second plus haut sommet du Jura suisse.

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En toutes saisons, le sommet de la Dôle est une destination prisée des randonneurs, qui profitent tout au long du chemin d’une faune et d’une flore préservées. Après les efforts physiques, le panorama splendide sur les Alpes et le lac Léman est un beau cadeau.

Le Jura recèle une grande diversité de milieux (lacs, étangs, forêts, rivières, montagnes…), et par conséquent une faune et une flore d’une grande diversité. Le Jura est un véritable paradis pour les animaux : cerfs, biches, chevreuils, renards, blaireaux, sangliers, écureuils, lièvres, chouettes… Mais les animaux les plus emblématiques de la région sont, sans nul doute, le lynx boréal, le grand tétras, le chamois et le faucon pèlerin.

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LA PREPARATION

Je planifie toujours mes expéditions à l’aide du site internet « SwissMobile ». Les chemins pédestres y sont tous marqués et il est très aisé de se rendre compte du terrain. J’utilise aussi « Google Earth » pour mieux me rendre compte de la topographie.

Le point de départ de mon excursion sera le refuge de la Barillette, situé à la sortie de St-Cergue, direction col de la Givrine. Comme d’habitude, je prépare plusieurs itinéraires que je pourrai ensuite choisir en fonction de la météo et du temps à disposition, car en photographie animalière, on ne peut jamais prédire combien de temps on va rester au même endroit.

Une fois les différents tracés dessinés, je les exporte de « Swissmobile », puis les importe dans mon application « Garmin Base Camp ». Celle-ci me permettra de les transférer sur mon GPS Garmin.

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Application SuisseMobile

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Ça neige à fond !

Je me renseigne sur la météo. Il y a un dicton qui dit : « Il n’y a pas de mauvaise météo, il y a seulement de mauvais habits ! ». La météo ne me fait jamais peur, bien au contraire. Photographier sous la neige, ou au milieu des bancs de brouillard peut être exceptionnel (pas pour les coups de soleil, on est d’accord). J’aime ces ambiances souvent un peu mystiques quand on traverse des forêts par ces conditions. « Un monstre va-t-il surgir des bois? ».

Je m’assure que les batteries de mon appareil photo et de mon GPS sont bien rechargées. Je prépare mon objectif 200-600 mm, mon trépied, mes jumelles. Je mets mon réchaud dans le sac en vérifiant que la bonbonne de gaz ne soit pas vide et je choisis un sachet de nourriture « Tactical Food pack » que mon épouse m’a offert pour la Saint-Valentin, merci Cécile. Pour demain, ce sera « Chicken Tikka Masala ». Ça va être trop bon !

C’est bon, ch’uis prêt. Y’a plus qu’a bien se reposer.

Vous êtes toujours avec moi, fin prêt et motivé? Parfait. Alors attachez vos souliers, prenez vos jumelles, c’est parti…

L'EXPEDITION

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Je dors profondément, bien au chaud sous la couette. Aucune idée de l’heure qu’il est, mais le réveil que j’avais mis à 5 h 20 n’a toujours pas sonné. Pourtant je me fais réveiller. Ce n’est ni un lynx, ni un chamois, mais mon chat Noisette qui hurle à tue-tête devant son écuelle. « C’est bon, je me lève ! ». Direction la cuisine. J’aurais dû enclencher mon GPS, car je suis un peu au radar. 5 h du matin, ça ne vaudra plus la peine d’aller se recoucher. Je donne à manger à mon petit monstre et me prépare d’urgence un bon café. Ça va mieux. À propos, y’a un diction qui dit : « Le premier café du matin ne peut pas être considéré comme un petit-déjeuner, mais plutôt comme une tentative de réanimation » !

Mon casse-croûte englouti, je me met en route pour St-Cergue. Pas de circulation à cette heure-ci, je dis merci à mon chat. Il fait encore nuit quand j’arrive au refuge de la Barillette. J’ai l’habitude. Le temps de se préparer et il fera jour.

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Quel temps exécrable ! Les nuages sont bas et il tombe un mélange de pluie et de neige.

Je m’habille bien et sors de la voiture. Au fur et à mesure que j’avance, la pluie disparait pour se transformer en neige. Chouette ! Le chemin que je suis est soit dans la forêt, soit dans une combe. Je suis ainsi bien protégé du vent.

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Après environ une 1 heure de marche, je me retrouve devant les falaises de la Dôle. C’est juste magnifique. La doline de la Dôle, dépression à la surface du terrain en forme d’entonnoir, accentue encore plus la verticalité de ses falaises.

J’aperçois plein de petits points noirs. J’ai déjà mon idée, mais je regarde quand même au travers de mes jumelles. Bingo, des chamois. Ça tombe bien, c’est pour eux que je suis venu. Novembre et décembre sont la période du rut et je vous assure que c’est vraiment impressionnant de les voir !

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Doline de la Dôle

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Chamois dans la neige

Le chamois (rupicapra - chèvre des montagnes) est un mammifère de l’ordre des ongulés et de la famille de bovidés.

Il peut sauter des ravins de huit mètres de large, faire des bonds de deux mètres de haut et grimper et redescendre des pentes abruptes en un temps record. Grâce à ses larges poumons et à son cœur très musclé, il grimpe un dénivelé de mille mètres en quinze minutes quand il nous faut au moins trois ou quatre heures !

Le chamois appartient à la famille des bovidés, comme la vache, la chèvre, le mouton ou encore le bouquetin. Cette famille se caractérise par le fait que les deux sexes ont des cornes creuses qu’ils ne perdent jamais. Enfin bref…

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Je prends la direction du chalet des apprentis afin de monter au Col de la Porte à 1557 mètres d’altitude. Je ne pourrai malheureusement pas grimper aujourd’hui au sommet de la Dôle. En effet, il y a tellement de nuages que je pourrais passer à côté d’un chamois sans même le voir… et lui non plus, d’ailleurs.

Un peu avant d’arriver au Col de la Porte, j’aperçois une très grande harde de chamois. Il y en a sur la droite, sur la gauche et d’autres sur le chemin que j’avais prévu d’emprunter. C’est incroyable, je n’en avais jamais vu autant. Boucs, chèvres et cabris, ils sont tous ensemble regroupés sur le flanc de la montagne.

Étant donné la météo pourrie, car la tempête de neige ne s’est toujours pas calmée, je suis seul au monde dans cette magnifique région. Alors je me dis : « À moi, les chamois ». Je m’approche un peu sur le chemin. Arrivé à une trentaine de mètres des bêtes, je sors mon trépied, fixe l’appareil dessus et pose ma petite natte de protection sur la neige afin de m’assoir dessus.

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Je ne sais plus où donner de la tête. Je les observe, les admire, les photographie et les filme. Ils ne sont pas inquiets. Ils grattent avec leurs pattes pour trouver encore un peu d’herbe à manger. Quand l’hiver sera là, ils devront prendre sur leur réserve et malheureusement, beaucoup ne survivront pas.

Je vais rester trois heures, bien tranquille à les observer. C’est un peu comme si je faisais partie de la harde. Les mâles sont en rut. Je les entends. On peut aussi très bien le voir à leur tête ainsi qu’a leur poil complètement hérissé sur leur corps. De temps en temps, c’est la course poursuite … mais les femelles ne sont pas encore prêtes.

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Et tout à coup, le mythe devint réalité. Je me souviens quand ma fille était petite et qu’elle jouait avec des licornes. Et bien aujourd’hui, je me suis réellement retrouvé face à face avec une licorne. Et oui, je vous assure. Ce n’était ni l’effet de l’altitude (à environ 1550 m !) ni le fait d’être passé près d’une buvette, j’étais bien en face d’une licorne ! Je n’en revenais pas, c’était incroyable ! Elle me regardait, droit dans les yeux, un vrai face-à-face, regards croisés. Pendant qu’elle continuait de m’observer, je profitais de la photographier. Que de moments magiques !

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Une fois mes cartes SD bien remplies, et la journée déjà bien entamée, je me décide à redescendre.« Au revoir, belle licorne, tu m’as fait passer des moments inoubliables. À bientôt, j’espère ». Je prends la direction du parking. Je vais encore voir 3 chevreuils juste avant d’arriver au refuge de la Barillette, mais eux ne me verront pas.

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Je me change et reprends la route. Trente minutes plus tard, je suis déjà dans les bouchons sur l’autoroute. Une heure pour faire Rolle - Morges Ouest, quelle galère ! Et là, je me dis : « Qu’est-ce qu’on est bien dans la nature ! »

EN VIDEO (126 secondes) - "LICORNE, mythe ou réalité ?"

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Arrivé à la maison, tout le monde, y compris mon chat, est présent pour m’accueillir. Je leur raconte ma sortie en buvant un bon petit café. Ils n’en reviennent pas que j’aie rencontré une licorne. Même Noisette m’écoute. Je ne suis pas sûr qu’il comprenne vraiment tout ce que je raconte, mais il ronronne à tue-tête, et ça, c’est signe qu’il est content.

Ce soir-là, je m’endormis à nouveau avec de magnifiques images devant mes yeux.

À bientôt pour de nouvelles aventures...


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